La mère de Bianka Gauthier ne cesse de supplier les kidnappeurs de ne pas faire de mal à sa fille

Sur les réseaux sociaux, de nouvelles photos. Cette fois ce sont celles de Bianka Gauthier, 24 ans, étudiante en hôtellerie et tourisme, enlevée à Lathan, à la plaine du Cul-de-Sac, mercredi soir. Elle était partie au volant de sa voiture s’acheter à manger. Si les kidnappeurs ont exigé d’elle une forte rançon, sa mère, Marie Carmelle Gauthier, 56 ans, broie du noir de ne pas pouvoir entendre la voix de son enfant.
Sur Magik9, avec des sanglots dans la voix, elle supplie les kidnappeurs de ne pas faire de mal à sa Bianka. « Je vous en supplie, de grâce, vous avez vous aussi une famille, ne faites pas de mal à mon enfant », implore-t-elle, ravagée par l’angoisse de ne pas avoir entendu la voix de son enfant et de ne pas pouvoir rassembler l’importante rançon exigée. « Je ne sais pas pourquoi les kidnappeurs refusent de me laisser entendre la voix de mon enfant », gémit Marie Carmelle Gauthier, qui appelle à l’aide pour réunir l’argent.
Mme Gauthier demande aux mères d’Haïti, aux mères capables de ressentir sa douleur, de l’aider à prier. Aux autorités, Marie Carmelle Gauthier demande qu’elles fassent leur travail. Le pays de sa jeunesse, le pays où elle a mis au monde et élevé sept enfants a changé dans le mauvais sens. Il y a une grande différence, mesure-t-elle, ressassant sa douleur qu’elle qualifie de « terrible ». Elle dit n’avoir rien mangé depuis l’enlèvement de Bianka Gauthier.
Il y a plus d’une semaine, c’étaient les photos de Magdala Louis et Dickens Princivil qui inondaient la Toile. Magdala Louis avait subi des violences physiques et psychologiques. Des sanglots dans la voix, Magdala Louis, qui vend des saucisses pour vivre, avait raconté dans la presse avoir été frappée au visage. Les ravisseurs lui ont brûlé les cheveux, la plante des pieds, l’ont insultée parce qu’elle avait ses règles et pas de serviette hygiénique.
Pour faire monter la pression sur cette famille humble dont une rançon de 800 000 dollars a été exigée, les ravisseurs ont promis de tuer Magdala Louis. Jusqu’au bout de la cruauté, ils ont permis à la jeune femme d’avoir ce qui lui a été présenté comme une ultime conversation avec son fils avant d’être tuée. À son enfant de six ans, cette jeune femme a expliqué qu’elle sortait d’une cérémonie de collation de diplômes, qu’elle ne menait pas une mauvaise vie. Finalement, elle a été relâchée.
Entre-temps, les promesses des autorités de mettre hors d’état de nuire les bandits et kidnappeurs peinent à se concrétiser.