Éducation

La rentrée des classes est avortée : qu’est-ce qui explique cet échec ?

La rentrée des classes prévue pour ce lundi 3 octobre 2022 n’a pas lieu. Le mouvement « peyi lòk » est encore présent à demi-mesure, le problème de carburant est loin d’être résolu tandis que l’insécurité continue son chemin. À quand peut-on espérer une réelle réouverture des classes ?

Publié le : 3 oct. 2022 à 16:23

Ce lundi 3 octobre 2022 retenu par le ministère de l’Éducation nationale pour la rentrée des classes, toutes les institutions scolaires ont gardé leurs portes fermées. La circulation est paralysée dans la plupart des zones de la capitale et des villes de provinces. Les parents sont perplexes par rapport à cette situation et le doute insiste quant à la date à laquelle les activités quotidiennes pourraient revenir réellement à la normale.

De son côté, le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a annoncé, dans une note, maintenir la fameuse date du lundi 3 octobre tout en reconnaissant les aléas qui hypothèquent cette rentrée. De fait, de nombreuses institutions ont annoncé qu’elles ne sont pas compétentes pour rouvrir leurs portes « jusqu’à nouvel ordre ».

Le « peyi lòk mouvement »

Une grève générale a été lancée par le mouvement des syndicalistes de transport public et devrait durer les lundi, mardi et mercredi 3, 4 et 5 octobre. Cela fait suite à une autre série de vagues mouvements de protestations et de manifestations qui a lieu dans tout le pays depuis maintenant 4 semaines.

Lors de ces mouvements de protestations, de nombreuses institutions publiques et privées ont été vandalisées, pillées et brûlées. Plusieurs locaux d’organismes internationaux ont également payé le prix cher de ces revendications. Des écoles ont également été victimes de scènes de pillages et de vandalismes.

Les protestataires manifestent contre l’insécurité, la cherté de la vie et les conditions de vie précaires dans lesquelles vit la grande majorité de la population. À cela s’ajoute la décision du gouvernement d’ajuster les prix des produits pétroliers en supprimant brutalement les subventions gouvernementales.

Le problème de carburant

Les produits pétroliers ne sont toujours pas disponibles dans les pompes. C’est une situation qui perdure maintenant depuis plusieurs mois dans le pays. Les produits pétroliers se font rares à la pompe et se vendent aux prix exorbitants sur le marché noir. C’est dans ce contexte que le gouvernement a décidé d’augmenter à plus de 100% le prix de l’essence à la pompe.

Le 13 septembre dernier, le Premier ministre de facto, Ariel Henry, s’est traduit à la nation. Il a annoncé un ajustement à la hausse des produits pétroliers. Le gallon d’essence qui se vendait à 250 gourdes passerait à 570 gourdes et le Diesel qui se vendait à 353 gourdes passerait à 670 gourdes.

Cela aurait pour effet immédiat une augmentation substantielle des prix des produits de première nécessité ainsi que les prix des courses du transport public. La population n’est clairement pas favorable à une telle décision et l’a clairement fait savoir aux dirigeants qui font la sourde oreille. En ce temps-là, l’insécurité est toujours galopante.

L’insécurité toujours insoutenable

Le calvaire des habitants de Torcel, Pernier ou encore Canaan n’ont pas cessé de crier au secours face aux actes de banditisme qui les incombent depuis des lustres. Les gangs de Vitelhomme ou encore Timakak ne chôment pas et les cas d’enlèvements et meurtres par balles assassines font toujours le quotidien du pays.

Plusieurs endroits restent impraticables à l’heure actuelle. Le kidnapping est en baisse en raison des déplacements limités des citoyens qui craignent les tensions des rues mais la situation est toujours insoutenable. Même les policiers qui sont l’unique bras armé du pays avec pour mission de servir et protéger la population ne sont pas épargnés par le fléau.

Que peut-on espérer ?

Le pays un sombre dans le chaos. Des grèves et mouvements de manifestations sont programmés systématiquement toutes les semaines. L’insécurité fait rage partout face à l’incapacité des forces de l’ordre, eux-mêmes accusés de faire partie du problème, de prendre le contrôle de la situation. L’essence qui est un produit transversal est quasi introuvable dans toutes les stations, les prix des produits de premières nécessités qui se font rares explosent.

Comment l’ouverture des classes est-elle encore possible en Haïti ? La rentrée des classes n’était clairement pas possible dans un tel contexte. Si aucune mesure n’est prise pour une réelle amélioration de la situation, personne ne sait à quand la vie normale reprendra en Haïti pour qu’enfin l’école puisse rouvrir ses portes.

Filisner DIEUJUSTEA

AreaNews Media 

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